1. Les problèmes et difficultés rencontrés lors de cet atelier:

Les premiers problèmes majeurs soulevés ont été le poids de la tradition et du conservatisme des familles, de la société, à l’égard de la femme où les libertés fondamentales n’existent pas !
C’est à dire que certaines femmes n’ont pas le droit de sortir, elles restent à la merci de l’homme : Mari, père, frère et même parfois le fils.
Le statut de la femme rurale, de la veuve ou la divorcée est encore plus précaire. Elles se retrouvent dans une situation de dépendance totale vis à vis de la famille.

Cette pression sociale, qui s’exerce le plus souvent au nom des traditions, s’appuie essentiellement sur la peur du ‘qu’en dira-t-on’.

Pour cela et dans des contextes d’enclavement et de pauvreté extrême et en prenant en considération la pression des familles, les associations ont pu quand même approcher les bénéficiaires, une à une.

Dans un contexte de besoins économiques énormes, certaines familles acceptent que la femme travaille mais pour nombre d’entres elles, elles se voient obligées de rester à domicile. 

Côté émancipation et grâce aux revenus qu’elles génèrent,  ces femmes  ont  atteint une liberté « conditionnelle », donc une émancipation partielle. (Émancipation financière mais pas sociale et psychologique).

Pour d’autres, elles ne disposent même pas de leur argent, elles se consolent du fait que ces  rentrées financières profitent au foyer, donc à leurs enfants ce qui leur procure une certaine considération de soi. Elles deviennent, malgré tout, actrices dans leur famille.
Plusieurs associations ont relevé qu’elles n’ont, au départ, touché que très peu de personnes mais très vite, grâce à la réussite de leur action, d’autres  femmes on été encouragées à rejoindre le groupe.

Le fait que les associations commercialisent les produits donne aux femmes des revenus rapides, directs et sans contraintes mais les met dans une situation de dépendance par rapport à l’association.

Les associations jouent un rôle de soutien limité par la volonté des bénéficiaires de franchir les tabous. Il est à noter que cette  volonté existe chez les femmes qui se retrouvent aux bords du gouffre (conflit avec leur famille) ou chez les bénéficiaires des associations ayant développé des axes de formation et de renforcement des capacités.

L’inhibition face à l’environnement institutionnel dans le cas des femmes en difficulté reste très importante et difficile à surmonter pour les associations car elles ne peuvent tout apporter.

2. Recommandations :

- favoriser une démarche globale et progressive plutôt qu’individuelle (la femme commence par travailler à la maison puis atteint une liberté de sortir)

- un travail de sensibilisation sociale, (implication des maris dans les projets)

- l’adaptation des projets suivant l’environnement social et culturel (L’association peut mettre en place des services annexes pour faciliter l’émancipation : crèche...)

- la formation et l’éducation : (le renforcement des capacités des femmes reste un bagage important pour une réelle émancipation)

- l’échange d’expérience partant du principe qu’on ne peut inventer ce qu’on  ignore, et que l’ouverture appelle l’innovation.

- l’implication d’un maximum de population locale dans la réalisation des projets  (implication = appropriation.)


La communication est un moyen de rendre visible et viable  un projet. Pour rendre visible un projet, il faut adopter une stratégie qui comprend une gestion transparente et une visibilité qui permet sa viabilité à travers différents supports de communication (audio, vidéo, écrits etc.…).

L’implication des populations dans la conduite des projets est un élément clef dans leur durabilité, adopter une stratégie qui les implique est une nécessité vitale  d’où une étude préalable des besoins. Pour que la population adhère au projet, il faut que l’idée vienne d’elle et qu’elle en tire profit.

Certains projets demandent l’implication des autorités locales comme la réhabilitation d’un patrimoine, l’aménagement d’un espace public ou l’organisation d’une manifestation publique. Afin de ne pas tomber dans des logiques de soumission et de dépendance, il est conseillé que toute démarche avec un bailleur de fonds ou une institution doit faire l’objet d’une convention ou dans des cas d’un cahier des charges comportant toutes les clauses.

L’échange et la coopération inter associatifs créent une synergie qui peut être d’un apport inestimable, d’où la nécessité vitale de travailler en réseau qui permettra l’échange interculturel, l’échange d’expérience de savoir faire et la commercialisation  des produits réalisés par les coopératives ou ateliers associatifs, les écouler par exemple à travers un réseau constitué autour du commerce équitable.


Suite à l’ouverture de l’atelier, la modératrice a introduit les points clés de cet atelier, à savoir, la question de la relation possible entre les institutions et les associations, d’un point de vue législatif et financier.

Le représentant de l’ANGEM qui s’est présenté lui-même comme ancien cadre associatif, donc très sensible à la question, a assimilé le rapport entre les deux entités comme celui de la bru  et la belle mère, de cette métaphore il a reconnu l’existence de difficultés dues aux excès bureaucratiques, mais restant convaincu du rapprochement possible et souhaitable avec les associations ‘nous sommes disponibles à travailler avec vous’, en concluant ‘l’association doit faire ce que l’Etat ne peut pas faire’.

Il a demandé de quelle manière nous pouvons nous rencontrer ?
Et prenant exemple des conventions établies entre leur institution et les associations HAYET et FAHM.

Les associations pourront s’adresser aux coordinations locales en parrainant des porteurs de projets, en soulevant la problématique des critères d’existence effective des associations.

En réaction, les associations présentes ont soulevé la problématique de l’effort de communication  des institutions vis-à-vis du champ associatif de terrain, notamment leur site web qui reste en construction.

Un intervenant a appuyé l’idée du travail en commun susceptible d’inciter d’autres associations à faire de même. 
Un autre intervenant a relevé la contradiction de cette identification car l’administration connaît bien les associations quand il s’agit de manifestations politiques.

Les deux membres de l’ANGEM ont quitté l’atelier.

Pour une première intervention le représentant de l’ANSEJ a proposé d’amblée de recherche des « intersections » vue les objectifs communs à savoir les populations cibles et la création d’emplois « tout est négociable » dit-il même si les lois ne peuvent être changées. Nous devons collaborer à travers des conventions spécifiques. Comme par exemple former les jeunes autour des associations. Il a évoqué le changement dans l’organigramme et l’instauration d’une commission locale de financement de projets.

Il a fortement insisté sur la mise en place de passerelle entre l’ANSEJ et les associations. 
Comme pour le représentant de l’ANGEM nous avons insisté sur la dimension concrète et locale de ces engagements.

Recommandations :

  • Matérialiser le contact avec les institutions
  • Imaginer des passerelles pour les financements des projets d’AGR
  • Réfléchir en commun aux questions juridiques et législatives.
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